Melanie Breton
Les attentes de marde
Quand les choses ne fonctionnent pas comme je veux, j'ai une tendance à être ben intensément frue, ben fort, ben rapide. Mais tsé, du genre: ''ça fait ben chier, ça aurait été dont facile que toute marche comme j'avais prévu, c'est ben d'la marde, vie de cul'' ... vous voyez le genre ?
Léger besoin de contrôle vous direz ? Ben... je pense que oui. J'aimerais dont ça que ça se passe comme je m'imagine tout le temps. Même si je sais bien, que la plupart du temps, quand ça se passe pas comme je veux, ben ça finit par se passer mieux en bout de ligne. Mais des fois, le bout de la ligne, je le vois pas tu suite. Ce que je vois, c'est que ça ne marche pas comme je veux. Pis avec un autre humain à compter dans l'équation, ou ben un autre être vivant (parce que ton chien a peut-être pas envie de faire son caca aussi vite que t'aimerait), ben ça ajoute une difficulté de réalisation de ce que tu avais en tête. Sur le coup, j'ai le goût de crier. Ben fort des fois. J'ai appris avec le temps à me défouler dans ma tête. Ça marche. Mais bref, l'article n'est pas là-dessus.
En général, les attentes, c'est d'la marde. Je réalise que dans le fond, prendre le temps de comprendre ce que je veux, ça marche mieux que de me faire des attentes sur ce à quoi ça devrait ressembler. Je m'explique? Un exemple: J'ai eu une grosse journée, je veux rentrer chez moi et je sais que mon chum est là, alors je me dis qu'il a probablement préparé le souper et que ça va être bon. Mais là, j'entre dans la maison, et le souper n'est pas juste pas commencé, mais la vaisselle du dîner n'est même pas faite. En plus, mon chum s'attendait à ce que je m'occupe du souper, que j'amène quelque chose, ou que je cuisine en arrivant. Oh! Et on ajoute le fait que j'arrive avec un enfant qui a faim solide, important à préciser.
Ici, on recule. Si j'avais pris le temps de me demander ce que je voulais vraiment, j'aurai réalisé que dans l'fond, je ne voulais juste PAS cuisiner. Si j'avais appelé mon chum, et il aurait peut-être pris le souper en charge ou on aurait commandé quelque chose. Comme ça, j'aurai été contente et lui aussi ! Mais moi je pensais qu'il allait en télépathie comprendre ce que je voulais... évident, non ! Tendance de marde de prendre pour acquis que l'autre personne va comprendre ce que l'on veut sans même rien dire. Et gérer un souper, c'est un p'tit problème... mais si on est pas capable de gérer ça, imaginez quand un enfant arrive, un déménagement, des rénos... une pandémie ! Faque apprendre à dire ce que l'on veut, c'est pratique. Parfois confrontant, mais bien mieux que d'espérer que l'autre va deviner/se faire des attentes et après être déçu.
Avec mon enfant, je n'ai aucun choix d'apprendre à parler et dire ce que je veux, et vite. Parce que lui, c'est un professionnel à dire ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas, et je veux qu'il garde cette vertue. Je ne veux pas qu'il commence à être gentil pour faire plaisir aux autres ou qu'il de mettre à suivre quelqu'un parce qu'il pense qu'il ne peut pas aller chercher lui-même ce qu'il veut. Je veux qu'il s'affirme dans la cohérence et le respect de lui-même et des autres. C'est important selon moi d'apprendre à ne pas prendre personnel si l'autre personne veut quelque chose de différent que soi. D'accepter. Tsé, je ne suis pas méchante si mes amies ont le goût de sortir entre filles, mais que moi j'ai le goût de passer un week-end en famille. Comme je ne suis pas méchante si je n'ai pas envie de faire un casse-tête avec mon garçon. Ou que j'ai envie d'être tout seule ce soir. J'ai déjà lu ou entendu quelque part quelqu'une qui disait être tannée de s'excuser pour qui elle était. Je trouve que ça dit tout.
Voilà. Là, je veux te dire à toi qui me lit: merci, pis j'te fais un gros câlin, comme dans l'temps qu'y'avait pas d'masque, pis qu'on oubliait de se laver les mains. MOUAH!
Hey, j'ai aussi un balado, par ici !