Melanie Breton
Aujourd’hui, je n’avais pas envie
Je suis maman à temps plein. Maman tout le temps. Avec mon humain qui me suit et que je

suis partout, tout le temps. Et c’est ma décision, et je l’aime. Je me sens bien et chaque jour, je me couche en sachant que je suis là où je veux être. MAIS, ce matin, je n’avais pas envie.
Je n’avais pas envie de faire parler des toutous. Je n’avais pas envie de trouver la façon la plus originale pour le convaincre que c’est vraiment mieux de mettre des vêtements pour aller dehors quand il fait 2 degrés. Je n’avais pas envie d’être drôle en servant des céréales (parce que oui, parfois, la chef patapouish vient servir ses céréales et c’est *** drôle). Ce matin, non. Pas le goût. Pas de patience. Pas envie.
Comment j’ai fait ? Hmmmm… En premier, rien. J’étais juste marabout. Une face de marde de jeune ado qui a le goût de rien. Qui traîne ses pieds. Pis après, ben j’ai un p’tit peu pogné les nerfs quand c’était le moment de s’habiller pour aller prendre l’air. Pis après, j’ai comme eu hâte à la sieste d’après dîner… (regard vers l’horloge: 8h40). AAAAAAAAAAAH. Comment je vais gérer ça. Et là, j’avais soudainement plein d’affaires que je voulais faire vite: le ménage, laver le bain, sortir les vêtements d’hiver, faire le dîner (à 8h40) et d’habitude, je fais ces choses-là avec lui et j’adore ça… mais là, c’était pas assez vite pour moi.
Faque j’ai cogné sur la porte du bureau de la maison et j’ai donné la tag à mon chum pour 10 minutes (merci télé-travail) et je suis allée faire un tour du bloc. Et là, j’ai réalisé… elle est où la presse, est-ce que c’est si grave si je lave le bain demain ? Elle est où l’obligation de devoir être un clown tout le temps ? Qui a dit que les enfants ne comprennaient rien ‘’parce qu’ils sont trop petits’’? Que nous ne pouvions pas leur montrer comment on se sent ?
Je suis donc retourné chez moi, j’ai dit merci à mon chum, et je me suis assise avec mon fils. Je lui ai dit que je me sentais fatiguée aujourd’hui, que j’avais la tête ailleurs. Je lui ai dit que j’avais envie de faire des activités tranquilles, que j’avais besoin de me reposer et que ça rien à voir avec lui. Silence, regard intense comme il sait si bien les faire. Et, il m’a demandé de jouer avec la nouvelle pâte à modeler au citron et à la fraise. C’est tout ce que j’avais besoin.
Je me suis rendue compte que souvent, je ne m’écoute pas et/ou je fais semblant pour plaire aux autres, pour être ‘’fine’’. Et aujourd’hui, j’ai compris que j’ai juste envie d’être vraie, d’être moi. Et de pouvoir dire à n’importe qui, bébés, enfants, adultes, peu importe, de pouvoir leur dire qu’aujourd’hui, je n’ai pas envie, que je me sens fatiguée et que la réponse est non. Et tenter de trouver un terrain d’entente où tout le monde est content (tsé, un consensus, c’est exigeant à atteindre, mais ça existe et ça fait du bien). Ça marche toujours ? Non, mais être soi-même, ça, ça marche toujours.
Bref, j’oublie parfois que les autres comprennent ben plus que je pense. Que si j’ouvre mon coeur et que j’exprime vraiment ce que je sens en dedans, je me sentirai bien. Peu importe la réaction ou l’action de l’autre personne. Mon fils aurait pu être super fâché, car il aurait pu vouloir aller courir dehors sur une poutre en hauteur en jouant au basketball… et la discussion aurait été plus longue pour que l’on trouve les deux notre bonheur, mais je l’aurais fait. Pour moi, pour lui. J’ai envie de discuter de façon vraie, point final. De vrais discussions qui rentrent dedans, mais qui sont tellement authentiques que tu sais que quand la discussion sera finie, tu n’auras rien d’autre à dire à personne. Rien à aller ‘’mémérer’’ nulle part, parce que tu auras tout dit, franchement. Il me semble que ça serait plus léger, non? En tout cas, je prends le risque, à partir de maintenant. Même si je sais que ce n’arrivera pas tout le temps de me faire proposer de jouer à la pâte à modeler fraise-citron ;)